En Mars 2021, LANCEMENT DE L’EXPÉRIMENTATION ET INCLUSION DU 1er PATIENT, une expérimentation qui autorise aux médecins inscrits au registre des spécialistes de prescrire légalement des médicaments à base de cannabis lorsqu'ils acceptent que leurs patients puissent en profiter comme moyen de traitement.
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Seulement 20% des personnes au France pensent toujours que le cannabis devrait être illégal, mais malgré un énorme soutien, le cannabis médical est encore rarement prescrit.
Les directives actuelles indiquent qu'à l'exception de quelques conditions, il y a un manque de preuves pour soutenir la prescription de médicaments à base de cannabis.
Pour la majorité des personnes au France, le seul moyen d'accéder au cannabis est par le biais d'une expérimentation se portant sur 3000 patients. Pour être admissible, un patient doit avoir une affection admissible et doit avoir habituellement essayé deux médicaments ou traitements sur ordonnance antérieurs pour son affection.
Dans quelles conditions le cannabis médical peut-il être prescrit en France ?
Il existe un certain nombre de conditions ou de symptômes qualifiants qui peuvent être traités avec du cannabis médical. Dans tous les cas, les symptômes peuvent être soit un problème primaire, soit un problème causé par une autre condition. Lorsqu'il s'adresse à une clinique, le spécialiste vous posera des questions sur vos symptômes afin d'évaluer si le cannabis médical est approprié.
Les principales affections dont le cannabis médical est utilisé sont :
- douleurs neuropathiques réfractaires aux thérapies accessibles (médicamenteuses ou non) ;
- certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes ;
- certains symptômes rebelles en oncologie liés au cancer ou à ses traitements ;
- situations palliatives ;
- spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou des autres pathologies du système nerveux central.
Trouver une structure de cannabis médical en France
Elle est seulement réalisée par les médecins des structures de référence volontaires et prenant en charge l’une des 5 indications thérapeutiques retenues.
La carte des structures de référence volontaires engagées dans l’expérimentation est consultable ci-dessous.
Découvrez la carte et les listes par régions des structures de référence (04/04/2022)
Deux possibilités : les médecins de ces centres peuvent proposer à certains de leurs patients de participer à l’expérimentation et/ou les patients suivis au sein de ces structures peuvent exprimer auprès de leur médecin leur souhait d’y participer.
Les patients qui ne sont pas suivis dans l’une des structures de références peuvent en discuter avec leur médecin traitant afin qu’il les adresse à l’une d’entre elles.
Le médecin devra avoir auparavant vérifié si le patient entre bien dans les critères d’inclusion. La décision finale d’inclure ou non un patient revient exclusivement au médecin de la structure de référence volontaire.
Le suivi médical au cours des 24 mois de l’expérimentation peut ensuite être assuré en partie par un médecin libéral, généraliste ou spécialiste, ayant reçu et validé la formation obligatoire mise à disposition par l’ANSM.
Le consentement des patients est obligatoire au démarrage de l’expérimentation.
Que se passe-t-il lors du rendez vous ?
Lorsque vous contactez un établissement, celui-ci vous demandera d'accéder aux dossiers médicaux pour confirmer que vous souffrez d'une maladie qui se prête à la prescription.
Carte et les listes par régions des structures de référence (04/04/2022)
Cela implique généralement de dire au médecin généraliste que vous avez besoin d'une copie du dossier de santé récapitulatif et la clinique pourra vous aider à cet égard.
Après cela, vous devrez assister à une consultation - en personne. Lors du rendez-vous, le consultant effectuera une évaluation et posera des questions telles que pourquoi les traitements précédents n'ont pas fonctionné ou causé des problèmes, comment les symptômes de la maladie traitée ont affecté votre vie, votre sommeil, votre mobilité, etc.
Le médecin ou le conseiller vous posera également des questions sur toute utilisation antérieure de cannabis comme moyen de traitement. S'ils estiment que la prescription de cannabis médical est appropriée, ils discuteront des options avec vous.
Certaines structures peuvent d'abord présenter votre cas à une équipe multidisciplinaire avant de décider si une ordonnance est appropriée, généralement ces réunions ont lieu chaque semaine, vous devrez donc peut-être attendre pour connaître la décision.
N'oubliez pas que les médecins et les conseillers sont là pour vous aider et aussi pour répondre à vos questions ou à vos craintes. Vous trouverez peut-être utile de prendre des notes et vous avez toujours le droit de demander que tout ce qui a été discuté ne soit pas inclus dans le dossier clinique.
Cannabis médical : 1 Français sur 5 Prêt à en Prendre
Les points de vue sur l'utilisation du cannabis médical varient beaucoup d'un pays à l'autre. Selon les enquêtes du Consumer Insight de Statista, l'Allemagne et la Pologne font partie des pays où les habitants sont les plus ouverts à ce sujet. Comme le montre notre graphique, respectivement 39 % et 46 % des répondants allemands et polonais sont enclins à y avoir recours dans le cadre d'un traitement.
En Allemagne, le sujet a récemment attiré l'attention du public, étant donné que le gouvernement examine actuellement la possibilité d'autoriser la consommation de cannabis pour les adultes, y compris à usage récréatif. Le pays prévoit d'élaborer son projet de légalisation du cannabis d'ici la fin de l'année 2023. Pour rappel, le cannabis médical est légal en Allemagne depuis 2017 pour les patients gravement malades.
Au Canada, où l'usage du cannabis est légal depuis 2018, les habitants sont également plutôt intéressés par cette forme de traitement : plus du tiers des répondants sont disposés à en prendre. En revanche, en Espagne et en France, seulement 22 % et 23 % des personnes interrogées ont déclaré être ouvertes à la prise de cannabis médical pour se soigner. En Corée du Sud, elles sont encore moins nombreuses : 13 % seulement.
Que se passe-t-il lorsque le cannabis médical est prescrit ?
Si votre Médecin accepte de vous prescrire du cannabis médical, votre ordonnance sera confirmée par écrit, puis remplie par une pharmacie spécialisée.
Il est probable que votre établissement vous recommande une pharmacie spécifique, mais vous avez le choix.
Le cannabis médical ou thérapeutique sera totalement pris en charge pour les patients bénéficiant de l'expérimentation pendant les 24mois.
Ensuite, le remboursement n'est pas encore décidé et son taux sera à décider en fonction de divers paramètres comme le cout et les avantages du produit..
Une fois que vous aurez commencé à prendre votre médicament, le dispensaire demandera une consultation de suivi, généralement dans les 4 semaines, pour discuter de la façon dont vous vous comportez avec votre cannabis médical et pour voir si des changements doivent être apportés. Il est important que vous assistiez à cette consultation pour continuer à recevoir des prescriptions répétées.
Comment vais-je prendre mon cannabis médical ?
Lors de la consultation, le médecin vous posera des questions pour en savoir plus sur vous, votre état et comment le cannabis médical peut vous aider. On peut vous prescrire de la fleur de cannabis ou de l'huile de cannabis, selon vos symptômes.
Les fleurs de cannabis
Si on vous prescrit de la fleur de cannabis, le médecin vous indiquera la dose quotidienne initiale et maximale que vous devez prendre.
Cependant, la fleur de cannabis demande un peu de travail pour être consommée.
Vous aurez besoin d'une balance précise à 0,01 g pour pouvoir peser avec précision chaque dose.
Vous aurez besoin de Moudre (Grinder) la fleur de cannabis, un broyeur peut vous aider dans ce processus car il décompose le cannabis en une forme plus fine et plus cohérente.
Le cannabis ne peut être prescrit que pour être consommé avec un vaporisateur d'herbes sèches. NE PAS FUMER. Les vaporisateurs d'herbes sèches chauffent le cannabis à une température où les composants bénéfiques, tels que le CBD et le THC, se vaporisent. Cette vapeur peut être inhalée et constitue une méthode d'administration plus saine et plus efficace que la combustion (fumer).
L' Huile de Cannabis
Si on vous prescrit de l'huile de cannabis, le médecin vous indiquera la dose quotidienne initiale et maximale que vous devez prendre.
Les huiles de cannabis sont généralement fournies avec un compte-gouttes avec un indicateur de dose sur la pipette.
Pour consommer de l'huile de cannabis, vous devrez placer le bout du compte-gouttes sous votre langue et presser le bulbe du compte-gouttes pour libérer l'huile. Tenez l'huile sous votre langue pendant 30 à 60 secondes avant d'avaler. Cela aidera à l'absorption des cannabinoïdes.
Les Effets secondaires du Cannabis Thérapeutiques
Les effets secondaires du cannabis médical sont connus : ils sont principalement liés au THC, il peuvent provoquer : somnolence, crise d'angoisse, état paranoïaques mais aussi pour un usage prolongé un risque de dépendance…
d'autres effets secondaires de type cardiovasculaire une baisse ou hausse de la tension ou du rythme cardiaque… Ces effets secondaires dépendront bien sûr du taux de THC et de la biochimie de la personne.
Les Contre-indications du Cannabis Médical
Les contre-indications sont différentes selon la composition des produits et des antécédents des patients. Lorsque le patient présente des problémes de santé de type cardiovasculaire ou des troubles cardio ou cérébro-vasculaires sévères (insuffisance cardiaque, AVC...),
il est contre-indiqué de lui prescrire des médicaments contenant du THC. De même, le THC ne peut être prescrit à des patients qui souffrent ou ont souffert de troubles psychotiques (schizophrénie) ou troubles anxieux sévères. Le cannabis médical est aussi contre-indiqué en cas d'insuffisance hépatique sévère ou atteinte biologique prédictive et d'insuffisance rénale sévère.
Les patients participants ne devrons pas conduire lors de l'emprise de cannabis médical. Enfin, le cannabis THC ou CBD est contre-indiqué chez la femme enceinte et allaitante.
Quand le cannabis médical sera-t-il disponible pour plus de personnes ?
Actuellement, seuls trois médicaments à base de cannabis sont autorisés et disponibles sur ordonnance auprès de l' ANSM.
Les sprays Sativex, THC et CBD peuvent être prescrits pour traiter la spasticité modérée à sévère chez les adultes atteints de sclérose en plaques.
Epidiolex, un produit à base d'isolat de CBD, peut être prescrit avec le clobazam pour traiter les crises associées au syndrome de Lennox-Gastaut et au syndrome de Dravet chez les enfants.
Le Nabilone, un produit synthétique à base de THC, peut être utilisé comme traitement d'appoint des nausées et des vomissements causés par la chimiothérapie.
On estime actuellement qu'environ 200 000 personnes en France utilisent du cannabis cultiver au domicile pour traiter des conditions médicales. Alors que ces personnes sont poussées à êtres dans l'illégalité, la question d'un meilleur accès au cannabis médical continue d'être une question urgente et un sujet vivement débattu.
À ce stade, les recommandations de l'ANSM suggèrent toujours que les médicaments à base de cannabis sont appropriés pour un petit nombre de conditions.
FAQ: Cannabis médical en France
Q : Peut-on cultiver du cannabis en France à des fins médicales ?
R : Toujours pas. Même durant l'expérimentation du cannabis à usage médical, l'article R.5132-86 du Code de la Santé Publique s'applique et maintient un principe d'interdiction de la culture du cannabis, y compris à des fins thérapeutiques, insiste l'Agence du médicament.
Q : Quelles sont les indications du cannabis médical en France ?
R : Le cannabis médical est prescrit dans cinq indications précises : les douleurs neuropathiques réfractaires aux autres thérapies, les épilepsies sévères et résistantes aux médicaments classiques, certains symptômes rebelles en oncologie telles que les douleurs, les nausées, la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques ou d'autres pathologies du système nerveux central, ainsi que les situations palliatives.
Q : Est-ce qu'un patient peut demander à participer à l'expérimentation ?
R : Oui, en s'adressant à un médecin travaillant dans l'un des 324 centres de référence hospitalier répertoriés sur le site de l'ANSM.
Q : Sous quelle forme est disponible le traitement ?
R : Le cannabis médical est disponible sous forme d'huile et de fleurs séchées, et la posologie s'inspire des expériences menées dans d'autres pays tels que le Canada ou les Pays-Bas.
Q : D'où proviennent les produits ?
R : Les produits sont importés d'Australie, du Canada, du Portugal ou d'Israël. Toutefois, un décret paru en février 2021 autorise désormais la culture de cannabis médical en France.
Q : Quel est le bilan après deux ans d'expérimentation ?
R : Le registre national électronique de suivi (Recann) a enregistré 2 282 effets indésirables dont 59 cas graves au cours des vingt premiers mois de l'expérimentation. Les effets indésirables sont principalement des troubles du système nerveux central, des problèmes gastro-intestinaux et des répercussions psychiatriques. Le risque d'addiction est faible.
Q : Y a-t-il un risque de dérive ?R : La vente et la consommation de cannabis à des fins récréatives restent interdites en France. Le cannabis médical est strictement encadré par l'ANSM et ne peut être prescrit que par un médecin travaillant au sein d'un centre de référence hospitalier.
En résumé :
le cannabis médical est encore peu prescrit en France malgré un soutien croissant de la population. Il n'est actuellement disponible que dans le cadre d'une expérimentation qui vise à inclure 3000 patients admissibles.
Ces patients doivent avoir une affection admissible et avoir habituellement essayé deux médicaments ou traitements sur ordonnance antérieurs pour cette affection. Les principales affections pour lesquelles le cannabis médical est utilisé sont la douleur neuropathique, certaines formes d'épilepsie sévères, certains symptômes rebelles en oncologie, les situations palliatives et la spasticité douloureuse de la sclérose en plaques.
Les patients peuvent s'adresser à un médecin des structures de référence volontaires qui prennent en charge l'une des 5 indications thérapeutiques retenues pour l'expérimentation. Le consentement des patients est obligatoire au démarrage de l'expérimentation et le suivi médical est assuré en partie par un médecin libéral, généraliste ou spécialiste ayant reçu la formation obligatoire.
Sources :
Inclusion du premier patient dans l'expérimentation du cannabis médical, ANSM, 26 mars 2021
Décret n° 2020-1230 du 7 octobre 2020 relatif à l'expérimentation de l'usage médical du cannabis.
Assemblée nationale. Session ordinaire de 2019-2020. Compte rendu intégral. Première séance du vendredi 25 octobre 2019.